Centre des Racines et des Ailes

Thérapie en groupe

Instaurer et vivre la bienveillance

Dans ma vision, la thérapie se fait essentiellement en groupe. En effet, dans notre famille biologique nous avons été blessé et dans une nouvelle famille (de cœur) nous pouvons guérir. La blessure et la guérison passent par l’humain. Dans un groupe, chaque personne trouve le lien, la bienveillance, l’amour que chacun(e) tente d’incarner du mieux possible. La personne se sent accueillie pour qui elle EST. Dans nos familles d’origine nous avions un rôle, c’était un système. Nous tentons, au sein du groupe, d’incarner le mieux possible l’amour sans conditions pour l’Être qui nous sommes.

Notre expérience du passé nous a fait vivre l’amour (attention) sous conditions.

  • Si nous étions calmes, « sages »…
  • Si nous étions intelligents, bons à l’école…
  • Si nous étions coléreux, comme tel oncle ou tel grand-père…

Pendant ces temps-là, nous avons mis en place une CONSTRUCTION, une personnalité, qui est venue voiler notre Être. L’enfant en nous s’est adapté à cet environnement. Commence alors la mise en place de nos masques sociaux. Au sein du groupe, petit à petit, nous enlevons nos masques. Nous arrêtons de nous adapter.

La non-complaisance, un gage d’authenticité

Une autre vertue du groupe est sa non-complaisance. Chacun(e) peut dire ce qu’elle pense même si cela ne fait pas plaisir à l’autre. C’est une garantie de l’axe de l’amour qui permet aux gens de grandir en conscience. Ainsi, la personne qui reçoit cette confrontation doit gérer sa frustration. Il ne s’agit pas de « faire plaisir » à l’autre mais de le confronter à une autre vision si besoin. Voyons cela comme un cadeau.

Par nos mécanismes de projection/transfert, nous allons vivre les situations problématiques du passé pour les guérir en nous. Les autres vont nous y aider. Telle personne nous rappelle quelqu’un de notre histoire. C’est à coup sûr une belle occasion de la transformer en nous. De plus, la personne choisie pour jouer ce rôle va vivre elle aussi un processus de changement. Nous guérissons tous ensemble.

N’oublions pas la joie !

La joie également est un ingrédient important dans ce processus de changement. Nous travaillons de manière légère et cela même si parfois nous contactons des espaces sensibles et profonds. Cet état d’esprit permet de lâcher-prise parfois. C’est important de vivre que rien n’est grave en soi. Tout peut être dépassé.

Quand une personne travaille, chacun(e) se sent mobilisé(e) à l’intérieur. Nos blessures se ressemblent beaucoup et dans ces moments-là nous sommes UN et nous sentons cette unité des Êtres.

La conscience s’éveille…

Mobiliser notre conscience est notre but principal. En faisant un pas de côté nous nous regardons, avec beaucoup de bienveillance et de lucidité. Les autres nous y aident. Car ils nous permettent d’accéder à nos zones « aveugles ».
Un des principaux pièges est d’éviter notre tribunal intérieur où nous sommes le juge, le coupable et la punition en même temps ! Résultat, nous nous sentons mal et donc le problème n’est pas résolu.

De ce travail de conscience découle notre responsabilité/liberté. Avec la vision du PNG, nous allons sentir et vivre que nous sommes responsables de TOUT. Nous pouvons changer toutes les choses en NOUS à l’intérieur. Ainsi, nous pouvons changer notre/le MONDE. Le fait d’avoir été blessé dans notre enfance ne nous donne aucun droit, mais au contraire le devoir de guérir au plus vite.

Au sein du groupe, une conscience collective s’installe. C’est un support bénéfique pour le changement de chacun(e). Amener ce changement de conscience dans notre vie quotidienne est une autre étape, plus longue.

Vouloir et ne pas vouloir

A priori, tout le monde veut changer. Et malgré tout, à l’intérieur, nous avons notre construction qui fera tout pour ne pas changer et nous saboter parfois. Notre psychisme fonctionne comme une entité autonome qui ne veut surtout pas de changement ! Antony De Melo avec son livre « Redécouvrir la vie » dévoile cela. Tout est dit ! Nous ne voulons pas changer ! Paradoxalement, nous nous sommes habitués à ne pas être heureux mais tourmentés, anxieux, souffrants … Une addiction à la souffrance en quelque sorte.

La thérapie et son avancement dépendent de la manière dont le thérapeute et la personne gèrent la dualité « je veux/je ne veux pas ».

Le cadre de fonctionnement garantit le bon déroulement du processus thérapeutique

Le thérapeute instaure son cadre de fonctionnement. Il garantit ainsi le contrat entre lui et son client. Il cadre les modalités pratiques de la thérapie : l’argent, les absences, les retards… Le cadre du thérapeute est présenté au client avant de commencer la thérapie. Il s’engage ensuite à suivre ces modalités. Le thérapeute passe le contrat avec l’adulte/conscience et non avec l’enfant de son client et ses envies.

Voici mon cadre de fonctionnement :

  • Quand une personne arrive dans un groupe, elle s’engage à venir 3 fois avant de décider si elle reste ou pas. Elle dépose 3 chèques qui seront encaissés lors des 3 groupes. Cela lui permet de savoir si cette forme de thérapie lui convient ou pas.
  • Ensuite, si elle décide de rester, elle dépose 2 chèques qui ne seront déposés qu’à son départ du groupe. Elle doit annoncer son départ au minimum 2 mois avant. Si elle l’annonce en début de groupe, celui-ci compte. Elle reviendra le mois suivant pour quitter. Cela permet d’avoir un minimum d’un mois pour le départ d’une personne. C’est un temps nécessaire au processus de séparation.
  • Lors d’une absence pour quelque motif que ce soit le groupe est payé. La place est gardée pour la personne.

Ces règles permettent à la personne de se responsabiliser et de quitter en lien avec le groupe et d’éviter les passages à l’acte. Le plus souvent, la dernière règle concernant les absences est difficile à accepter. Dans ma vision, nous sommes responsables de TOUT ce qui nous arrive et donc j’assume quand je décide de ne pas venir. Même si c’est pour un enterrement ou autre… J’ai toujours le choix de venir ou non au groupe. Et en dernier lieu, c’est moi qui décide et qui suis responsable. C’est une règle qui rend chacun libre. Et c’est un des buts de la thérapie.

Bien entendu, ce cadre de fonctionnement se doit d’être thérapeutique et non rigide. Sinon nous renforçons le passé. Suivant les situations, il sera révisé pour garantir qu’il soit au service de la thérapie et du lien.